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jeudi 22 septembre 2016

La 23è lettre de l'Alphabet hébreu. Par Dominique Aubier

La 23e lettre de l’Alphabet hébreu
Un ouvrage exceptionnel de Dominique Aubier,
Edité par M.L.L. / La Bouche du Pel


Compte-rendu de lecture, en trois parties : Dominique Blumenstihl-Roth
 

Première partie
la deuxième partie est publiée ici :
La 23è Lettre de l'Alphabet hébreu. Le secret de Jacob. La Tour de Babel.


1. La 23e lettre de l’Alphabet hébreu


Dominique Aubier est connue pour ses ouvrages consacrés à l’alphabet hébreu. Elle est l’auteur d’un livre qui, depuis plus de 40 ans, fait autorité en la matière : Le Principe du langage ou l’Alphabet hébreu. Elle y dévoile non seulement la symbolique des lettres, mais elle situe chaque lettre dans l’édifice structurel que forme l’alphabet. De chaque lettre, elle extrait le sens exact, dont le glyphe est la représentation. Elle explore les relations qu’entretiennent ces lettres avec la structure et le système cérébral humain. En effet, pour Dominique Aubier, l’alphabet apporte le sens, par là où d’emblée sa puissance ontologique libère les critères cérébraux associés à ses signes.

Dans La 23° Lettre de l'Alphabet hébreu,  l'auteur aborde la 23e lettre inconnue. Ou plutôt : une lettre fort connue des grands kabbalistes (ils sont rares).
Cette lettre, l’auteur du Sefer Ha Temouna la mentionne. Elle serait d’importance capitale pour l’avenir de l’humanité. Cervantès, à son tour, la signale à couvert d’une autre lettre dont il fait spécialement couler la fonte et dont la forme particulière apparaît dans l’édition originale de Don Quichotte de 1605. Quel est le sens de ce glyphe qui n’apparaît qu’une seule fois dans la Bible, dans un verset crucial d’un chapitre de Juges qui conte la tragédie de Ghibéa ? 

D'emblée une précision : la 23è lettre de l'alphabet hébreu n'est pas le Schin à quatre branches qui se trouve dans les téphilin. Le Schin à 4 branches est un Schin à part entière, auquel s'ajoute un quatrième niveau d'organisation, mais qui n'en fait pas une lettre à part. La 23è lettre est une véritable lettre dont le graphisme ne se confond avec aucune autre.


2. Une méthodologie initiatique : le Qorban

Dominique Aubier se tourne vers la science : un domaine de réflexion qu’elle convoque en partenariat de son enquête. Méthodologie pertinente et initiatique du Qorban : le Rapprochement. C’est en frottant deux morceaux de silex l’un contre l’autre que jaillit l’étincelle. Les résultats de la confrontation sont extraordinaires. L’apport de la pensée scientifique est considérable, d’autant que d’importantes recherches dans le domaine de la neurologie ont permis de détecter les zones cérébrales relatives au langage. Les découvertes les plus récentes font état de trois zones spécialisées, l’aire de Broca, l’aire de Wernicke, et une troisième région appelée SMA. C’est dans cette troisième zone que s’insèrent ces pensées qui ne sont pas exactement les nôtres quand elles nous traversent… Ce « mou du monde » à propos duquel Spinoza, dans son Traité de l’amendement de l’intellect pensait qu’il était nécessaire qu’il y ait quelque fondement qui dirige nos pensées… Dominique Aubier précise que la règle du Sacré incite à supposer qu’il existe une troisième aire du langage, pourvoyeuse du sens : Trois parce que c’est la loi pour toute matérialisation déposée. La logique s’y retrouve : une aire pour donner le sens, une deuxième pour le gérer, une troisième pour l’utiliser. Les travaux des chercheurs sont édifiants : Damasio, Edelman, Changeux, Sacks : tout converge vers la thèse selon laquelle il doit exister un langage de l’Universel. Un locuteur général qui justifierait l’existence de nos facultés communicatives. Quel est ce Locuteur ? Cette langue universelle serait donnée d’emblée, localisée dans un lieu propice de l’anatomie cérébrale, dans cette troisième zone du langage responsable du sens. Cette langue, serait-ce l'hébreu ?

Forte des appuis que la science du cerveau déverse au moulin de la Connaissance et dotée de l’instruction kabbalistique, Dominique Aubier procède à une lecture de la mission abrahamique : elle sonde les noms du patriarche et son épouse Sarah. Elle étudie la lignée d’Isaac par rapport à celle d’Ismaël. Une clé vitale pour comprendre l’Islam et ses erreurs. Elle relève les rôles essentiels tenus par les femmes. Sa lecture nominaliste porte sur les patronymes des héros bibliques : qui est Rachel, qui est Léa ? Quels sont leurs mystères, leurs missions ? Que représentent-elles dans le parcours du judaïsme — voire de l’humanité ?

Dans un admirable chapitre, l’auteur procède à une palpation exégétique des noms des douze fils de Jacob. Ces douze garçons sont annonciateurs des tribus appelées à tenir l’emploi des douze paires de nerfs crâniens, dans la corporéisation du cycle civilisateur. Elle affronte l’énigme de Joseph. Fidèle à sa méthode du Qorban, elle établit l’homologie entre les fils de Jacob avec la distribution des nerfs crâniens dans le cerveau : Ruben sur le nerf optique, Schiméon sur le nerf auditif, Joseph sur le nerf vague, Benjamin sur le grand hypoglosse. Or, écrit-elle, à Ghibéa, la tribu des Beniamites est en cause ! Qu’est-il arrivé au grand hypoglosse, le douzième nerf crânien correspondant à cette tribu, quand, à ce moment du cycle consigné dans Juges XX, 13, elle fut quasiment détruite ?

La 23e lettre, en effet, est stoppée au verset 13, alors que le vécu était chargé d’en saisir le motif et de l’introduire dans le capital spirituel de l’être humain. Ensuite, les guerres font que le nerf des Béniamites se retrouve sectionné, à la fin des événements relevés par Juges XX. Quel lien de l’un à l’autre ? Quelle collusion anatomique ou fonctionnelle ?

Dominique Aubier se reporte aux ouvrages des neurologues les plus érudits, comme le professeur Antonio R. Damasio qui décrit la région qu’il estime décisive dans l’activité mentale. Damasio, un brillant scientifique qui exploite bien des notions… de kabbale hébraïque qu’il emprunte (sans le savoir ?) à Spinoza ! L’occasion d’une mise au point : Dominique Aubier établit formellement le lien entre Spinoza (1632-1677), Louriah (1534-1572) et Cervantès (1547-1616).

Elle revient à son investigation des fonctions cérébrales et s’interroge sur un phénomène alarmant, relevé par les spécialistes : le corps calleux, cette partie du cerveau assumant la liaison des deux hémisphères a statistiquement (un enfant sur cent) tendance à disparaître chez les nouveaux-nés actuels ! Comment expliquer ce phénomène ? Seraient-ce les prémices d’une régression phylogénétique de l’espèce humaine dont les violences dans les banlieues analphabétisées seraient déjà l’expression ?



La 23è Lettre de l'Alphabet hébreu est le premier tome du triptyque La Haute kabbale de l'Eternité.Tous les livres de Dominique Aubier sont disponibles ici .

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