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vendredi 17 mars 2017

Ils ont tué Ziva David — le secret de NCIS ou la kabbale hébraïque au cœur des séries américaines…

Ils ont tué Ziva… (NCIS)
Par Dominique Blumenstihl

Un public très nombreux s'est fidélisé les vendredis soir autour de la série américaine « NCIS » crée par Donald Belisario qui relate les aventures d'une équipe de policiers travaillant pour l'agence « Naval Criminal Investigative Service » (Service d'enquêtes criminelles de la Marine).


Au début, j'étais très dubitatif : je trouvais déplorable cette avalanche de violence, de meurtres à raison d'un crime toutes les deux minutes, ces répliques et dialogues calibrés sur une mentalité ayant le goût des armes à feu. Et pourtant, je l'avoue, je me suis laissé prendre au jeu. Moins pour les ingrédients expéditifs composant des recettes bien connues des scénaristes — du sur mesure pour le goût américain — que pour l'étrange fascination qui s'en dégage et dont j'ai tenté de comprendre le mécanisme et les causes… subliminales. Y aurait-il une intention non dite derrière cette série, dont le symbolisme se construit de film en film ? Il m'en a fallu du temps pour saisir et ce n'est qu'au 144ième épisode que j'ai compris… À la mort de Ziva, tout est soudain devenu clair.


1. Le secret de la série NCIS
Les histoires relatées dans la série ne m'intéressent pas beaucoup, et comment le pourraient-elles ! Je défie tout téléspectateur de m'en résumer une seule. Elles sont irracontables, compliquées au possible, plus encore quand les épisodes sont liés les uns aux autres par des fils conducteurs dont il est impossible de remonter la bobine. Peu importe, l'action mène le jeu, rehaussée par des rebondissements dont on rattrape les thèmes récurrents : les auteurs de la série le savent bien, le spectateur ne peut garder en mémoire le déroulé intégral d'un épisode tant les images vont vite et ce n'est pas du tout leur but que raconter un récit cohérent sur la linéarité narrative. Ici tout rebondit, se dilue, se retrouve cinq épisodes plus loin, sans que jamais on ne s'interroge sur la dynamique rationnelle. Ce n'est qu'action, mouvement, spirale entropique de "faire". Et pourtant…

La série a commencé en 2003 et se décline en plusieurs saisons. Nous en sommes à la 14ième et je n'ai pas compté le nombre d'épisodes de l'ensemble. Les fans le savent mieux que moi, le feuilleton ayant ses « adeptes » et inconditionnels. Une série qui hante les écrans depuis plus de 10 ans et qui finit par épuiser les comédiens, dont la carrière se déroule presque exclusivement pour cette production au point que certains d'entre eux ont supplié les auteurs de prévoir leur mort scénaristique afin de pouvoir enfin s'échapper de l'infernal tourbillon les retenant depuis plus d'une décennie.

Il faut se dégager de toute fascination mortifère pour comprendre le secret de la série. Elle est dynamique, sportive, pleine d'humour, et les auteurs se sont appliqués à créer des personnages attachants — une sorte de famille affectueuse — au service de la justice, luttant contre le crime. Comment résister à Scuito, la jeune scientifique brillante attifée en fillette, le cœur « gros comme-ça » toujours en quête de câlin, alors qu'elle travaille au laboratoire de l'équipe et analyse les détails les plus sordides des crimes qui lui sont soumis ? Comment ne pas être séduit par DiNozzo, interprété par le charmant Michael Weatherly, beau gosse toujours en chasse de beautés mais qui secrètement, puis très clairement, d'épisode en épisode, tombe amoureux de la belle Ziva. Qui elle-même, agent secrète du Mossad israélien, a rejoint le NCIS, où elle tente de résoudre ses problèmes personnels… avec le très sympathique Leroy Jethro Gibbs, joué par Mark Hamon. Une palette d'excellents acteurs et actrices parmi lesquels David MacCallum dont on se souvient qu'il a joué dans la série des«  Agents très spéciaux » entre 1964 et 1968.

Tous ces comédiens et comédiennes ont un point commun. Outre leur talent, ils laissent transparaître des courbes séphirotiques parfaites. Leur système nerveux est lisse, et cela se voit sur leur peau. Aucune interférence psychique, toute leur personnalité est au service du personnage et du projet scénaristique. Ces acteurs se laissent traverser par le jeu qui leur est demandé, quand bien même il n'est peut-être pas toujours plaisant pour eux. Ce sont des « pros », et ils savent faire la différence entre leur être « civil », et leur être d'emprunt dont ils nous expédient l'image au travers de l'écran.
Ce qui fascine, c'est la projection de leur courbe séphirotique traversant l'écran. Cette courbe assure la puissance de leur être, au service du rôle pour lequel ils ont été retenus. Et je ne doute pas que les producteurs et l'équipe de casting aient des critères très solides pour sélectionner leurs comédiens. Ces derniers doivent « être » — incarner avec force, mais naturel des personnages imaginaires et pour cela, posséder en eux une ressource naturelle spécifique, une source énergétique en communication avec les émanations (atziluth) que l'Invisible déverse sur eux — comme sur chacun de nous. La question est de savoir si ces émanations de l'Invisible, dont nous sommes tous les récipiendaires à titre personnel, peuvent s'exprimer librement, sur toute l'étendue de leur aura. Si elles ne subissent pas de distorsions psychiques ou nerveuses, ou des blessures infligées lors de nos parcours de vie souvent chaotiques. Ici, nous avons le spectacle étonnant d'une palettes d'acteurs qui, comme chacun de nous, vit sa vie privée. Mais rien de ce qui peut entraver la circulation de l'énergie sur leur corps ne transparaît lors des tournages. Le talent de l'acteur est alors à son comble quand il se dévêt de son être ordinaire pour revêtir celui, inventé pour lui, par l'auteur et dont il assume l'identité, le destin. Plus encore : sa neschama, son rouah, son nefesch. Autrement dit les trois éléments fondateurs de l'être, bien connus par les kabbalistes.

2. Rouah, Nefesch, Neschama
Quel est le souffle qui présida à ma naissance ? Rouah.
Quelle est la formation que la vie me permit d'acquérir afin que ce souffle se concrétise ? Nefesch.
Quel est le mot qui préside à ma destinée ? Neschama.

Pour avoir l'explication détaillée de ces concepts kabbalistiques — et je suis convaincu que Don Bellisario, le créateur de la série NCIS les connaît — se reporter à l'ouvrage de Dominique Aubier : Le Pouvoir de la Rose.

Dans ce livre, nous apprenons que nous sommes tous des « agents très spéciaux » au service de la vie. Et chacun de nous possède son Rouah d'origine, ce souffle qui nous fut insufflé par l'Esprit et qui inspire notre destin. Qui nous pousse à devenir ce pourquoi nous sommes faits. Mais il existe des interférences, et nous vivons des événements qui peuvent nous éloigner de notre axe de vie. Cependant, très tôt, les signes, les premiers symboles édictent leurs messages et nous montrent le chemin à suivre.
Puis, après avoir vécu et passé les années de l'adolescence, parfois tardive, surgit un moment où le destin se laisse voir et reconnaître, c'est ce que l'on appelle alors la Neschama. Elle veut être connue de nous et se présente à nous sous le trait d'un mot, d'un nom qui concentre en lui la formule secrète de notre vocation profonde. Nous sommes tous appelés à rencontrer notre Neschama. Je dois alors être celui que de tout temps l'Invisible avait décidé que je sois. À nous de découvrir ce mot secret qui code notre existence. C'est notre nom de code personnel. Notre Neschama est à la portée de toute introspection honnête et sérieuse, de tout regard objectif porté sur soi-même ne se laissant pas éconduire par les séductions égotiques.

3. Ziva David
Dans la série NCIS, chaque personnage est fortement identifié. Chacun a ses problèmes, sa vie, mais tous sont au service de la « cause ». Ainsi la belle Ziva David, dont l'identité hébreue ne fait aucun doute tant l'étoile de David qu'elle porte à son cou est visible. Ce thème revient inlassablement. Les auteurs de la série ont délibérément mis en scène ce personnage — agent secrète du Mossad — pour attirer l'attention sur le thème « Israël ». Ziva rejoint le NCIS. Le symbolisme est fort, représentant une sorte d'union entre Israël et les USA, alors que du point de vue biblique, Israel c'est Jacob tandis que l'Occident, c'est Esaü. Et ce ne sont pas exactement des amis. Mais ici, l'agent DiNozzo et Ziva forment un couple. Fort sympathique au demeurant. Et elle est attachante, Ziva. De mission en mission, elle nous fait le portrait d'une femme qui, à elle seule, pourrait représenter Israël dans ce qu'il a de meilleur, de solide — d'obstiné également — et de fidèle. Avec Ziva, ce sont toujours les forces de vie qui l'emportent.
J'ai suivi son personnage avec attention, jusqu'à l'épisode 144, où l'on apprend qu'elle est décédée… Une vague d'émotions, voire de protestation s'est soulevée dans le public qui s'est senti trahi par les auteurs de la série. Fallait-il tuer Ziva ?

L'actrice d'origine chilienne, Cote (Maria José) de Pablo, qui a pris en charge ce personnage avait déjà quitté la production depuis plusieurs épisodes, et les producteurs se trouvaient dans l'embarras, sachant qu'elle ne reviendrait pas. Les auteurs ont du adapter leurs écrits afin d'aménager au personnage une sortie généreuse, forte en émotion tant elle avait suscité la sympathie de millions de spectateurs à travers le monde. Il lui fallait une issue à la hauteur de son charisme, et aussi une projection puissante sur l'avenir. Ainsi l'épisode 144 ne montre pas la disparition de Ziva — elle n'est qu'évoquée, ce qui fait d'elle le personnage principal… sans qu'on la voie. Dans ce même épisode 144 (12 x 12) son ami DiNozzo apprend qu'elle avait une fille née en Israël et dont il est le père. Superbe issue, permettant à l'acteur Michael Weatherly de quitter à son tour la série : il doit s'occuper désormais de l'enfant qu'il a de Ziva.

144 épisodes : le chiffre mérite qu'on s'y arrête un instant. Il s'écrit en hébreu Qof Mem Dalet. ce qui signifie que le passage de Tzadé en Qof est réussi, qu'un nouveau cycle commence (Mem) et que s'ouvre une nouvelle époque dont Dalet est la porte donnant sur l'avenir. Et en effet, les auteurs ne s'y sont pas trompés :  Ziva meurt. DiNozzo quitte la série. Mais les deux héros se sont unis et nous présentent le fruit de leur union naissant sur la branche droitière du nouveau cycle, en Qof. L' Union des Contraires entre Ziva la jolie juive et DiNozzo, le rital américain (Esav) a opéré son miracle. De leur union nait une fillette dont on entend qu'elle parle hébreu, puisqu'elle prononce ima pour maman et aba pour papa. Elle évoque bien les archétypes Gauche et Droite unis dans la structure. Elle est le fruit de l'Union des Contraires, représentant la génération naissante, dépassant les antagonismes. Une génération naissant en Qof, ouvrant un cycle, passant la porte vers le futur. Une génération… messianique ?

 4. Le message de Ziva
La vie utilise tout et n'importe quoi pour exprimer ses intentions. Y compris l'image télévisée…  Alors peut-être cette série télé n'aura été que le support d'un symbole cherchant à s'exprimer, et son succès n'était peut-être dû qu'au fait qu'il s'agissait, pour la volonté de la vie, de montrer ce symbole à un maximum de spectateurs ? De les préparer en quelque sorte, pendant plus d'une dizaine d'années, à recevoir le message de Ziva ?
Il aura fallu 144 épisodes de lente préparation, au thème « Israël », à la rencontre, à la naissance de l'amour, pour qu'on voie naître finalement l'enfant d'une union, inconsciemment programmée dès le premier épisode. Comme si la fiction inventée se mettait à imiter et reproduire le réel de la vie et ses intentions. 
Il faut donc « voir » la naissance de la fille de Ziva et la considérer comme la puissante promesse des temps futurs. L'avenir est déjà là, et le symbolisme de la scène est clair : cette nouvelle génération, issue de l'Union entre Israël et les Nations (Ziva-DiNozzo), bénéficiera de magnifiques possibilités dans un monde qui sera instruit de l'hébreu, langue du Réel qui calque les secrets de la vie au plus près de son codage. L'enseignement sinaïtique sera donné aux nations et une nouvelle génération naîtra, instruite directement des secrets de l'hébreu dévoilé et expliqué en référence au motif cérébral, ainsi que le déclare le premier mot de la Torah, le mot Berechit. Ce dévoilement à propension universaliste n'est rien d'autre… que le messianisme.

Les auteurs de la série auront été très inspirés pour mettre au point ce symbolisme de l'Union des contraires et de la naissance de l'enfant : il demandait à être vu sur écran, fût-ce au moyen d'une série télé. Vu d'un maximum de spectateurs qui, sans même s'en rendre compte, en intégrerons le symbolisme. Ce qui ne manquera pas d'agir sur le plan collectif quand ce symbolisme passera à l'acte. Encore fallait-il que le sens de ce symbole soit décrypté, et c'est chose faite dans cet article. Ce décryptage en libère le sens. Dès lors le passage à la phase active est ouvert.

Ce qui fascine également dans NCIS, et qui touche l'esprit, c'est la positivité remarquable de l'état d'esprit animant le projet. Hémoglobine, violence, crime oui tout cela existe : c'est l'empire d'Edom. Au sein duquel veille une force portant l'étoile de David nous rappelant qu'il existe, en toute circonstance, en face, le lieu protégé vers lequel nous tendons de toutes nos forces, Jérusalem, en chacun de nous, et dans le cœur de tous : universelle.

Dominique Blumenstihl-Roth

3 commentaires:

François-Marie Michaut a dit…

N'est-il pas plus facile de déchiffrer au moyen de la kabbale des oeuvres de fiction ( donc inventées par un cerveau humain comme le notre) que des histoires vraies issues du cerveau des cerveaux qu'est le réel ?

La pie a dit…

Un "gentil"oiseau curieux se demande si la kabbale ne limite pas son champ d'étude aux seuls livres sacrés du judaïsme...
Sinon, pourquoi ?

Anonyme a dit…

L'affairitude ambiante qui s'emballe impose un déchiffrement cabalistique. Dominique, ça urge.