Rechercher dans ce blog

Translate

mardi 13 décembre 2016

Connaître et maîtriser son allié.

Comment connaître et maîtriser son Allié. (1/5) 

par Dominique Blumenstihl


(selon les notes prises lors d'une leçon de Dominique Aubier enregistrée en Espagne. 1991, en conversation avec le ministre et Sénateur de Galicia.)

Qui n'a pas remarqué que dans sa vie, certains thèmes revenaient sans cesse ? Nous nous interrogeons sur le caractère répétitif de certaines de nos tendances, parfois irrépressibles. Nous commettons les mêmes erreurs, fondées sur les mêmes fascinations… Et nous commettons toujours la même maladresse qui peut, à la longue, devenir un terrible défaut aux yeux des autres, et pour notre propre vie. Au début, cela prend la forme d'une petite anecdote. Puis à force, cela s'inscrit dans la vie et nous mène aux situations désastreuses.
S'agirait-il de manies, d'habitudes, de rituels plus ou moins conscients ? Comme si notre vie retombait chaque fois dans les mêmes plis… quitte parfois à nous enfoncer. Cela survient d'un coup, c'est trop fort, nous ne pouvons pas nous empêcher d'obéir à cette impulsion dont nous savons pourtant qu'elle va nous mener droit dans le mur.
Quel est ce phénomène étrange ? Et comment s'en défaire ?
C'est l'ALLIÉ.
Dominique Aubier a apporté une explication de ce phénomène dans son livre La Face cachée du Cerveau. Traduit en Anglais : The Hidden Face of the Brain.

1. L'Allié est présent tout le temps, actif en permanence.
S'agissant d'un élément actif du destin, il est à la manœuvre inlassablement. Comment le repérer ?
Il existe, dans nos vies, une force, une puissance qui exploite les archétypes à ses propres fins. C'est sur le territoire de ces intrigantes répétitions que s'active ce que l'amérindien Don Juan, de la tribu des Yaquis, appelait l'Allié. C'est Don Juan Matus, au travers des ouvrages de l'ethnologue Carlos Castaneda, qui a fixé cette terminologie, extrêmement judicieuse en ce qu'elle exprime les potentiels dont il recèle. Les traditions du monde en connaissent le principe, sous différentes appellations, mais le mot espagnol Alliado préconisé par l'insaisissable et sympathique sorcier Yaqui semble le plus adéquat.
L'écrivain André Malraux a observé, dans sa vie, la puissance de l'Allié. De son Allié personnel. Il en a même indiqué le nom. L'Allié est en effet une force qui a un nom, qui est dévolu individuellement à l'être. Le célèbre écrivain et ministre de la Culture sous De Gaulle en a vérifié la validité, constatant la permanence, tout au long de son existence, de certains thèmes récurrents, toujours centrés sur cet Allié qui se manifestait chaque fois lorsqu'il se trouvait dans des circonstances périlleuses… ou heureuses.

La notion d'Allié est très bien explicitée dans le livre Quand le Sacré fait du Cinéma où Dominique Aubier montre comment les cinéastes ont remarqué sa présence dans la vie. Ces artistes les ont intégrés dans leurs œuvres et certains films, comme Gilda de Charles Vidor (1946) ou le film chinois Pluie de Lumière sur la Montagne Vide, de King Hu (1978) donnent à voir la puissance des "Alliés", au côté des personnes qui en sont les "titulaires". Ange maudit conduisant à la perte ou au contraire, à la chance, dès lors qu'il est vaincu…« L'Allié est protecteur, c'est une entité qui s'active dans le cinéma de nos propres existences. Pour qu'il soit protecteur, il faut l'avoir vaincu. Et il vaut mieux les repérer pour s'en faire des aides plutôt que subir leur coercition et se retrouver sous leur domination. Parce qu'il est féroce, l'Allié, tant qu'il est indompté. Et que l'on ne s'imagine pas que ce soit chose aisée que l'attraper et le réduire en purée ! Parce qu'il est toujours là, à nous guetter comme un puma prêt à déchiqueter sa proie

2. Un jour, j'ai eu la chance d'assister…
à une leçon de Dominique Aubier portant sur l'Allié.
J'ai enregistré le cours et je l'ai reporté par écrit. Ce n'était pas, à proprement parler, un cours, mais une conversation. Un moment extraordinaire. Cela se passait en Espagne, dans sa maison, à Carboneras (Andalousie). Nous étions au printemps, sur la terrasse. La douceur du climat était délicieuse. J'avais souvent avec moi un magnétophone à cassettes, un vieux "Telefunken" et j'enregistrais les cigales et le bruit de la mer, histoire de faire une provision de chaleur pour l'hiver. Pas mal de conversations ont ainsi été "capturées", avec le consentement des personnes présentes.

Ce jour là, l'interlocuteur de Dominique Aubier était un homme politique venu tout exprès depuis Madrid pour la consulter. Cela se passait en 1991. L'Espagne préparait son entrée dans la Communauté Européenne qui devait intervenir en 92 et de grands bouleversements s'annonçaient auxquels le pays allait faire face, avec une réussite extraordinaire. La révolution était en marche, la "movida", comme on appelait cela.
Cet homme politique, ancien ambassadeur d'Espagne au Royaume Uni, ancien ministre, Président de la région de Galicia, chef d'un des principaux partis politiques, un homme impressionnant aussi bien par sa stature que son autorité, cherchait des solutions pour construire au mieux une politique culturelle et économique cohérente pour son pays. Il n'avait aucune crainte à venir s'instruire auprès de l'experte de Don Quichotte dont il connaissait et suivait depuis longtemps les travaux. Il avait été l'un de ceux qui avaient travaillé à la transition entre l'époque franquiste et la démocratie. Il avait soutenu le jeune roi Juan Carlos lorsqu'il sauva l'Espagne du coup d'Etat militaire. Il est resté sénateur de la province de Galicia, capitale St Jacques de Compostela, jusqu'en 2010…

La notion d'Allié le tourmentait et Dominique Aubier lui répondait, en tout respect de sa fonction, mais sans aucune circonvolution. C'est que le Maître n'avait pas froid aux yeux et ne craignait jamais de dire la vérité… au bon moment, et toujours avec les mots bien choisis — et souvent avec beaucoup d'humour

Le ton de la conversation était amical et franc.
La conversation se déroulait à huis clos. Dominique Aubier m'avait demandé d'y assister comme témoin. Avec l'accord de l'interlocuteur, il avait été convenu qu' « un jour, cette leçon pourrait être divulguée… » J'ai assisté, médusé et sidéré, à cet entretien. Je dois reconnaître qu'à l'époque, je n'y comprenais pas grand chose d'autant que tout se déroulait en espagnol. Les années ont passé. Tout devient plus clair… Je crois que le jour est venu pour divulguer cet échange, dans un esprit de partage avec tous.

3. « L'ALLIÉ… monsieur le Ministre,
commença Dominique Aubier, c'est l'élément que le sort vous désigne en guise de protecteur… Il espionne pour vous toutes les situations et vous en livre le sens. Il sait toujours tout et ne se trompe jamais. Simplement, il faut le dompter. Le maîtriser. Il faut le battre. L'allié est une force et il peut revêtir toutes sortes de formes. Il est lié à votre destin. Il peut se cacher dans un mot, dans une situation, dans le nom d'une personne… il peut être cette personne même. C'est une entité vivante, abstraite, et qui cependant prend forme.
— Une sorte de fantôme ?
— L'allié, vous pouvez le toucher, répondit Dominique Aubier. Il vous parle. Mais avant qu'il devienne votre allié, il est votre ennemi. Ce n'est qu'une fois vaincu qu'il se met à vos ordres. Et croyez-moi, il est rusé.
— Et comment faites - vous pour le vaincre ? Et qu'est-ce que c'est exactement ?
— L'allié, ce que c'est ? C'est ce par quoi s'exprime votre plus mauvais penchant. Aussi longtemps que vous vous adonnez à satisfaire sa soif, il vous domine, et c'est vous qui êtes son esclave. Il vous fait faire des choses, il prend votre énergie, vous donne en prime la satisfaction d'avoir raison, de sorte que vous êtes content de vous. La plupart des gens en sont victimes sans même le savoir. Ils n'ont pas d'allié. Ils n'ont qu'un ennemi. Mais l'initié, lui, il l'identifie, il se retrouve directement confronté à lui. Et surtout, il doit le vaincre. C'est l'épreuve de son initiation. Je vous avertis que l'Allié a plus d'un tour dans son sac pour vous mener par le bout du nez. Il vous fait croire en votre victoire, mais en réalité…
— Et comment faites-vous pour l’identifier ?
— Chacun a le sien… C’est l’endroit de notre penchant personnel le plus détestable. Au début, il vous aveugle, et vous ne pouvez pas le voir. Puis un jour, il vous fait faire quelque chose de pendable. Vous en tirez une grande satisfaction car il vous a prêté sa puissance. Il vous donne le sentiment de la domination sur les autres. Il est un acteur de pouvoir. Et là, attention. C'est là que vous êtes prié de le reconnaître. Il fait tout pour se faire connaître. Mais cela n'est qu'un début. Car son jeu consiste à se faire voir, il veut être connu de vous. C'est là qu'il commence son cirque. Il vous défie. "Ah, tu me connais, dit-il, et tu crois que cela suffit ?" Il dévoile son jeu, il vous met au défi de lui résister. L'allié, qui n'est pas encore votre allié, commence par se gausser de vous… Il vous harcèle et vous fait commettre les pires bévues… Tenez, je connaissais un jeune homme dont l'allié était la paresse.
— La paresse, pour allié ? Voilà qui est étrange !…

Mon magnéto tournait, prenant copie de toute la conversation… "Un jour cela sera utile" m'avait dit Dominique Aubier…
La suite de l'article sur l'allié dans quelques jours.


PS : ce que j'écris sur le blog est gratuit, mais protégé par le droit d'auteurs. A ceux qui reprennent ces explications, merci de citer leur source.

Vous pouvez soutenir ce Blog et l'œuvre de Dominique Aubier.


La suite de cet article : connaître et maîtriser son Allié (2/5)
Connaître et maîtriser son Allié (3/5)

Toute la série : "Connaître et maitriser son Allié"
part. 1
part. 2
part. 3
part. 4
part. 5


18 commentaires:

Unknown a dit…

Profond respect et remerciement pour le partage de l'intimité de cette conversation entre Dominique Aubier et son interlocuteur, homme politique.
Voilà un thème de Connaissance difficile à aborder et à comprendre mais ô combien salutaire pour notre devenir d'Homme de Parole.
Je crois qu'un séminaire sur ce thème serait le bienvenue tellement il est central et important et aussi pour comprendre à distinguer notre droite de notre gauche et ne plus être les inconscients de nos profondeurs .
Que de choses ont dû se vivre pendant cette rencontre... et pour cet homme , y a t-il son témoignage ?
Je serai très attentif pour la suite qui vient ...et je garde l'espoir qu'un jour viendra où tout comme le psalmiste nous pourrons dire "Ah! qu'il est bon, qu'il est doux à des frères de vivre dans une étroite union" .
Bien à vous Domino.

Yehouda Guenassia a dit…



Shavua tov

Sainte Chronicité
Parasha de ce Shabbat Vayishlah...

Cordial Shalom depuis Jerusalem

Yehouda

Unknown a dit…

Bonsoir, j'ai rencontré Dominique Aubier par le rôle qu'elle a joué dans l'initiation de Carlos Castaneda en tant que Catalina et depuis je continue mon propre chemin " d'initiée " au travers de multiples sources d'informations aussi bien scientifiques, ésotériques, psychologiques ... qui arrivent toujours par "hasard"!
C'est un vrai plaisir de partager avec des personnes qui ont la même quête et je vais attendre la suite de votre blogue avec impatience. Si ma timidité me le permet, j'échangerai mes modestes découvertes quand la situation si prêtera.

Merci pour votre initiative.

Unknown a dit…

Bonsoir

MERCI Dominique de poursuivre les transmissions
J'attend avec impatience la suite
Bien amicalement
Denis

Domino a dit…

Oui Denis, c'est gentil de me remercier. C'est encore mieux de soutenir l'œuvre ! Pour la suite c'est compliqué, de traduire, retranscrire… un travail difficile, chaque jour et sans relâche. Et bien peu de soutien !

Wallo a dit…

Bonjour Dominique,

Très chouette entrée en matière, vous avez l'art de donner l'envie d'en apprendre davantage.

Pour ma part l'analogie avec le schéma d'involution identifié par les soufis et le modèle de l'énéagramme corrobore avec un vocabulaire différent la notion d'allié. L'aspect répétitif de situations qui se dégradent avec le temps, la notion de plaisir au départ qui est bien souvent un plaisir malsain vous menant au final vers des situations désastreuses. Le fait d'avoir conscience de la situation, de la commenter et de s'observer s'enfoncer : " Au début, cela prend la forme d'une petite anecdote. Puis à force, cela s'inscrit dans la vie et nous mène aux situations désastreuses." Comme si notre vie retombait chaque fois dans les mêmes plis… quitte parfois à nous enfoncer. Cela survient d'un coup, c'est trop fort, nous ne pouvons pas nous empêcher d'obéir à cette impulsion dont nous savons pourtant qu'elle va nous mener droit dans le mur."


L'identification de l'allié est une mise à nu comparable à l'identification de son schéma d'involution. En tout cas c'est comme cela que j'ai vécu la découverte de mon schéma d'involution. On ne peut plus se raconter d'histoire ou se trouver des excuses. J'avais eu l'impression de me retrouver dans la salle des miroirs avec l'impossibilité de ne pas me voir sous un angle. Le champs des possible est couvert : tout ce qui attrait à notre personne se révèle comme un solde de tout compte. L'allié (ou le schéma d'involution) vous met face à vous même ! C'est tellement factuel qu'il n'y a a pas à tergiverser. Dans cette situation le principe d'incertitude vole en éclat. Impossible que le de doute vous hante. L'histoire personnelle de votre involution se récapitule automatiquement sous vos yeux... Mêmes des expériences que vous aviez "oublié" vous reviennent en mémoire, le sourire narquois en plus.

Mais comme vous l'avez évoqué, connaître l'allié ne suffit pas. L'on pourrait croire que comprendre résout le problème. Non, comprendre permet seulement l'identification. L'acceptation VERITABLE de son allié qui s'exprime dans votre plus mauvais penchant, c'est à partir de là que le changement ou l'évolution va commencer, et encore... Cette énergie vous connaît par coeur et vous mettra donc à l'épreuve autant de fois que nécessaire jusqu'à ce que vous ayez accumulé une certaine expérience et un état de conscience idoine, pour déjouer sa stratégie. Ce n'est pas un combat contre soi mais plutôt un combat avec soi. C'est à dire faire changer de camp le rapport de domination (ou de contrôle) sur soi.

La circulation de l'énergie dans le modèle de l'énéagramme des soufis montre comment cela opère dans le sens de l'involution (ce qui vous tire vers le bas ou exploite de façon inversé vos potentialités les plus élevées) et qu'il y a aussi une vraie bataille à mener pour aller vers l'évolution (l'expression du meilleur de vous-même pour vous, pour les autres, pour l'invisible...).

Le schéma d'involution comme cela était présenté lors de mon initiation à l'énéagramme se déclenche de multiple façon et il est assez extraordinaire de voir comment ce que vous décrivez à propos de l'allié est analogue au schéma d'involution. C'est une vraie traque, cela demande une vigilance de tous les instants.

Et si votre allié est la paresse ou l'atermoiement ou la procrastination (je parle surtout pour moi n'est-ce pas)... Commencez la traque dès maintenant !

Distinguer l'allié de ses effets demande du discernement, de la concentration, de la vigilance.

Au plaisir de lire la suite de votre article

Wallo

Anonyme a dit…

Ce dont parle D Aubier avec l'Allié me renvoie à un ouvrage de Charles Baudouin "Y-a-t-il une science de l'âme ?" qui décrit les instance de la personnalité (7 d'après lui) dont l'automate (Freud appelait cela la compulsion de répétition) et l'ombre (cette partie de nous-même qui nous est inconnue ...
Merci

Domino a dit…

Cher Walo, c'est Don Juan, le sorcier Amérindien qui a décrit le mieux la puissance de l'Allié. Les soufis en parlent, mais dans un langage hyper métaphorique, très codé en langue arabe ou persane et pour en saisir le sens, il faut ouvrir leurs images. Don Juan est un contemporain. L'explication de l'Allié ne figure pas dans les textes soufis : il n'expliquent pas, ce n'est pas leur rôle. Ils donnent à voir. Vous croyez que l'Allié agisse "autant de fois que nécessaire jusqu'à ce que vous ayez accumulé une certaine expérience et un état de conscience idoine, pour déjouer sa stratégie. je cite " "Il s'agit avant tout d'accumuler de l'énergie pour mener la lutte et le nombre d'occasions est compté. Car chaque fois que l'on cède à l'Allié, il se renforce et miéllinise son conduit, vous rendant plus faible et lui plus puissant. A chaque coup de l'Allié vous perdez des plumes tandis que lui se renforce en captant l'énergie. Il arrive alors un moment, où à force de défaites, vous n'avez plus la force de lutter contre celui qui devient un gigantesque monstre. L'ALLIÉ ALORS VOUS ÉCRASE ET VOUS ANÉANTI. Et quand cela arrive, vous entendez son ricanement. La plupart des gens n'ont pas d'Allié. Ils n'ont qu'un ennemi." "L'Allié se gagne. En lui disant : "non".

Wallo a dit…

Cher Dominique,

Je ne remets pas en question la description de Don Juan, j'identifiais dans l'extrait de texte des analogies qui m'ont parlé :) . L'intégration de l'énéagramme ne s'est pas acquise par la lecture mais par l'expérimentation.

Pour moi dire "non" à l'ennemi pour qu'il devienne un allié c'est dire "non" à l'involution pour qu'elle devienne évolution. C'est en sens que j'ai vu l'analogie. Dans la logique que j'essaie d'exprimer, plus je dis "non" au schéma d'involution, plus je suis capable de l'identifier et de renforcer l'énergie du "non" pour lutter. Dit autrement en disant "non" à l'allié je ne renforce pas son action de myélinisation.

Il est d'ailleurs intéressant de souligner que l'énergie du "Non" ou de savoir dire "non", qui fait défaut à bien des personnes, ne se mobilise pas de façon naturelle dans le cas de la lutte contre l'Ennemi (futur Allié en cas de victoire). L'accumulation de l'énergie nécessaire commencerait-elle à dans ce réflexe ? Ne pas lui céder serait-ce affaiblir la myélinisation de son conduit ou myélliniser d'autres fibres qui, pour le coup, renforceraient son action en tant qu'allié et non plus comme Ennemi?

Puisque le nombre d'occasion est compté, et si le décompte est arrivé à terme, alors quel besoin de lutter lorsque la lutte à mener est impossible ? L'allié a donc un avantage de connaître une situation qui est limitée par le temps (le nombre d'occasion). Notion qui, effectivement, n'apparaît aucunement dans le modèle de l'énéagramme tel que j'en ai intégré l'utilité. J'ignorais dans ce cas qu'il y avait un certain nombre de "Non" à lui opposer (puisque les occasions sont comptées) en plus de l'énergie nécessaire à accumuler pour lutter.

J'en déduis que j'ai projeté, dans l'extrait du texte, ma perception de l'allié et que le schéma d'involution dont je parle est tout autre chose que l'allié de Don Juan MATUS.

J'attends de lire patiemment la suite de votre article, pour que ma confusion se dissipe.

Wallo :).

François-Marie Michaut a dit…

Très belle explosion de commentaires sur la question très intrigante de l'allié. Facilitateur de vie en même temps qu'empêcheur de vivre. Montreur de route déjà toute tracée à prendre en même temps qu'obstacle qu'il est indispensable de contourner pour ne pas toujours revivre en boucle le même scenario.
Exercice de la conquête en acte jamais achevée de ce libre-arbitre cher à Spinozza. Et si étranger au déterminisme matérialiste de la pensée scientifique depuis Descartes.

Domino a dit…

Walo a écrit :
"Ne pas lui céder serait-ce affaiblir la myélinisation de son conduit ou myélliniser d'autres fibres qui, pour le coup, renforceraient son action en tant qu'allié et non plus comme Ennemi?"

Réponse OUI ! Pour la première moitié de votre propos.
Réponse + et - pour la 2ième moitié. L'Allié devient Allié quand il est battu. C'est une seule bataille, vitale et définitive. Mais chaque fois qu'on lui dit non, on se renforce et nos escarmouches l'affaiblissent — dans l'attente du vrai combat.

Walo a écrit :
Puisque le nombre d'occasions est compté, et si le décompte est arrivé à terme, alors quel besoin de lutter lorsque la lutte à mener est impossible ? L'allié a donc un avantage de connaître une situation qui est limitée par le temps (le nombre d'occasion).

Réponse : Vous aussi vous avez l'avantage puisque vous savez que c'est un cycle. Mais l'Allié ignore qu'il peut être battu. Il n'y croit pas. Il n'agit que de couche 1 à 5C du côté Gauche vers quoi il tire toute l'énergie. Il est un suppot de Satan.

Walo a écrit : "Notion qui, effectivement, n'apparaît aucunement dans le modèle de l'énéagramme tel que j'en ai intégré l'utilité".

Réponse : Je suis persuadé que les Soufis le savaient. Mais que c'est écrit dans un langage extrêmement symbolique en métaphores, de sorte que l'esprit occidental s'y noie. Ruzbehân en parle dans "le Jasmin des Fidèles d'Amour" mais je défie quiconque d'ouvrir ses rébus.

Walo écrit : "J'ignorais dans ce cas qu'il y avait un certain nombre de "Non" à lui opposer (puisque les occasions sont comptées) en plus de l'énergie nécessaire à accumuler pour lutter."
Réponse : "Quand on a expérimenté l'Allié, on lui dit "non". Et alors il se retourne et devient le compagnon de route. Alors il vous expose les situations du réel, puisqu'il est lui-même un archétype de "Gauche", issu du Qui-Fait. Etant un élément informé du "Qui-Fait", il sait tout de ce qui se trame dans le "Qui-Fait".

Cap-Horn a dit…

Réponse très juste, l'allier est l'ennemi vaincu, il est plus proche de vous que vous ne l'êtes de votre propre main.Expliquer l'allié n'est bien sûr pas suffisant ,son monde est là Gauche et la continuité il connaît aussi l'existence du qui Sait, de la Droite, de la Parole .Démasqué, ligoté et retourné il vous guidera vers la Vérité. N'oublions pas que nous sommes dans le monde de Satan et son royaume c'est La Gauche , la matière. Nous sommes dans le monde mais pas de ce monde, il a été dit depuis très longtemps que La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont point reçu .Aujourd'hui nous pouvons retrouver le Yod, l'Energie qui nous a fait tant défaut depuis très très très longtemps .

Unknown a dit…

Cher Domino,
Merci pour ce blog, qui vit au gré de vos recherches et réflexions circonstancielles; merci donc, pour les billets du moment que vous partagez... sans compter! J'entends qu'il est de mon propre intérêt culturel de vous soutenir, aussi vous pourriez mettre un lien de type faire un don, pour inviter l'ensemble des lecteurs à valoriser votre activité et inciter vos écrits à chaque parution.
Y a t'il un ou plusieurs Alliés, tels des archétypes, pour chacun d'entre nous ?
Cdlt.

François-Marie Michaut a dit…

J'éprouve un certain malaise en découvrant certaines riches interventions.
Il est tout bête.
C'est celui de la droite et de la gauche.
Selon la direction dans laquelle on regarde soi-même, les deux polarités s'inversent dans leur dénomination.
De face, la droite du sujet est à ma gauche, et de dos la droite même sujet est à ma gauche.
J'ai retenu que la droite, c'est ce qui fait, et la gauche, c'est ce qui sait.
Les marins ont été obligés de situer leur espace sans ambiguité possible avec le tribord et le babord ( couleur verte et couleur rouge la nuit).
Ma question est donc : vers quoi nous regardons quand nous orientons les choses ?

Domino a dit…

Quand je parle de moi-même, l'aire du langage se trouve dans l'hémisphère gauche (le mien). Le Qui-Fait est donc à Droite. Quand je regarde une personne, son aire du langage se trouve (par rapport à moi) sur la droite. Donc tout dépend si je parle de moi ou de mon regard sur l'autre. C'est pourquoi Dominique Aubier a préféré adopter la dénomination du professeur Deglin, un russe spécialiste du cerveau, qui parlait de l'hémisphère Qui-Sait (donc celui qui possède l'aire du langage) et l'hémisphère Qui-Fait (qui ne possède pas l'aire du langage). Car avec "droite" et "gauche", on finit toujours par confondre.
Quand on regarde à l'extérieur, on est confronté au Réel. Le Réel interprète la pensée de l'Invisible dans des formes symboliques, allégoriques, quasi - théâtrales. Le Réel présente une mise en forme, une mise en image réaliste, donc de type "Qui-Fait" inspiré par l'information qui génère la phénoménologie. Nous vivons dans un gigantesque QUI-FAIT, et le cosmos tout entier est un QUI-FAIT. (Lire à ce sujet "L'Ordre Cosmique"). Le QUI-SAIT correspondant (c'est-à-dire le grand hémisphère doté du Verbe informateur) est "de l'Autre Côté". Entre les 2 l'énergie circule selon le système de l'Echange Latéral. Nous ne pouvons pas accéder au QUI-SAIT car il est… immatériel. Il est pure information. Les choses, ainsi, en fin de cycle, lâchent leur information initiale qui rejoint cet Invisible. Donc, pour répondre à votre question, quand nous orientons les choses, nous regardons nécessairement le QUI-FAIT, nous ne voyons que lui, mais si nous sommes bien inspirés et si notre esprit est assez lisse, nous parvenons à voir dans le QUI-FAIT une partie du message initial issu du QUI-SAIT et nous pouvons en retrouver le sens ou le mot dont l'événement réel auquel nous assistons est l'interprétation. Cela s'appelle lire les signes, lire sa vie.
Donc à votre question "vers quoi nous regardons quand nous orientons les choses ?" je dirais que nous pouvons orienter vers le QUI-FAIT — et donc regarder notre obsession matérialiste — ou nous pouvons les orienter vers le message perçu. Et donc nous tournons "vers le Seigneur", comme cela est dit dans la messe catholique…


François-Marie Michaut a dit…

- Donc, toujours bien préciser quand on parle de droite et de gauche vers quelle direction on regarde. Autrement dit : s'orienter. Regarder vers l'orient. Vers la lumière d'un nouveau cycle qui recommence.
- Pour l'allié. Le français est clair : c'est celui à lier. Pour en prendre le meilleur pour soi en même temps qu'on en ligote ce qui nous entrave. Comme un fils avec son père, non ?
A moins que je ne sois fou à lier...

Cap-Horn a dit…

Je me permets de continuer sur ce sujet de la droite et de la gauche pour que je puisse affermir ma compréhension .
Si j'ai bien compris , Me Aubier a choisi d'adopter la terminologie du professeur Deglin.
Lorsqu'elle parle de l'hémisphère Qui-Sait, il s'agit donc de l hémisphère gauche qui est à droite ontologiquement, l'hémisphère Qui-Fait étant donc l'hémisphère droit qui est à Gauche ontologiquement.
ces notions de Droite et de Gauche ne sont pas faciles à saisir mais leurs emplois sont fréquents dans la tradition biblique.
Les prophètes, le psalmiste les utilisent et les références existent aussi dans le nouveau testament.
La Gauche serait donc féminine et correspondrait au Qui-Fait, côté non moteur puisque le Verbe où l'Information se trouve dans le Qui-Sait Ontologiquement à droite.
Dans ce cas la terminologie hébraïque de la Droite nous précise bien la Présence de l'Energie sous forme de deux Yod dont un se retrouve dans l'homme (Nun).
Le côté Gauche, féminin, le Qui-Fait, est aujourd'hui sous la domination du Satan, il est nommé dans la Genèse sous le nom de Nahash. Il est loin d'être un serpent comme on le présente mais c'est bien une force, cupide et égotique qui serpente en effet dans le coeur de l'homme et qui se manifeste dans toutes les formes possibles imaginables...
Nous tourner vers le Seigneur, vers donc le Qui-Sait, c'est retrouver notre vraie nature spirituelle. Le champ du Qui-Fait étant de nature matérielle le champ du Qui-Sait est quant à lui information pure, mais il existe forcément un 3ème champ qui fait la reliance...
Nous sommes faits de ce monde, nous vivons dans ce monde mais nous ne sommes pas de ce monde.

Anonyme a dit…

C'est très simple : le Verbe, donc l'aire du langage dans votre cerveau se trouve du côté de votre main gauche. Dans les représentations traditionnelles, le plus souvent le "Qui-Sait" est désigné comme la droite. Parce que vu de l'extérieur. Sur votre corps, la partie Droite est principalement dirigée par le côté Gauche de néocortex en raison de la décussassion des nerfs. Mais il existe une série de nerfs qui restent du même côté sans se croiser, on les appelle iso (ou homo) latéraux. Tout cela est expliqué en détail dans "La Face cachée du Cerveau". L'Allié est une entité du "Qui-Fait". Donc l'opposite, on dira "de Gauche" car nous le voyons de l'extérieur. Cette confusion D et G a généré bien des erreurs de lecture… et je crois même que certains chirurgiens ont parfois ouvert du mauvais côté cherchant bien l'appendicite à droite sur la personne, mais pour eux… étant en face, c'est à gauche… une confusion et voilà qu'on ouvre à gauche…