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vendredi 1 décembre 2017

Mise au point sur les Séphiroth (Sefirot). Le secret de la Daat

Mise au point sur les Séphiroth (Séfirot). Le secret de La Daat (3)
par Dominique Blumenstihl

Dans un blog précédant, j'ai parlé de trois historiens de la kabbale : Gershom Scholem, Charles Mopsik, Adin Steinsaltz. J'ai abordé leurs œuvres en soulignant leur valeur. Ai-je été trop critique ? Je tiens à rester sur une ligne positive afin que la Connaissance avance. Il convient cependant de réparer les erreurs, de mettre fin aux fausses idées colportées et de maintenir le cap. Je cherche à détecter les lieux où la Connaissance perce au niveau le plus précis et je me conforme à l'adage zoharique : « Il faut saisir les anneaux les plus proches de la chaîne et ne pas se tromper. » Donc, sans ignorer la Tradition et ses solides anneaux, ma référence sera l'enseignement du Maître qui m'a directement instruit. Si vous-même avez quelque critique à formuler, n'hésitez pas à m'en instruire afin que nous puissions ensemble progresser.

J'en étais arrivé à démontrer que la Daat n'est pas une Séphira. Il convient maintenant de dire ce qu'elle est.

Qu'en est-il alors de la Daat ?
Est-ce la 11è séphira ? La Tradition ne l'admet pas, et le Sefer Yetsirah, fondateur de la thèse séphirotique n'admet pas que la Daat soit une Séphira. Elle ne s'inscrit pas dans la descente des émanations se déversant sur le corps — sur la Création et toutes les créatures. Le Sepher Yetsirah précise qu'elles sont « 10 et non pas 9. 10 et non pas 11. »
Je le répète, et de la manière la plus formelle en me référant aux textes les plus pertinents de la Kabbale — que j'ai dûment cités — : en aucun cas, Daat n'est une séphira, et jamais elle ne se substitue à Kether : elle est l'intelligibilité même du système séphirotique, et le dire ici, c'est lui rendre non seulement le plus bel hommage, mais aussi restaurer la justesse de la donnée fondamentale issue du Sefer Yetsirah, que la Tradition attribue à Abraham.

Précision que j'ai tirée des leçons de mon Maitre et de mon propre effort de compréhension. (Eh oui, je me suis cassé la tête, moi aussi…) Et je conteste absolument l'erreur propagée par certains auteurs selon laquelle la Daat serait une Séphira. Il n'y a aucun débat possible sur le sujet. Car on ne peut débattre sur la possible acceptation d'une erreur qui voudrait s'imposer en vérité à force de se perpétuer.

La Daat est  l'état de la compréhension que nous avons d'une part de l'énergie lorsqu'elle passe d'une séphira à l'autre, et d'autre part de l'ensemble de l'édifice, lorsque le cycle est accompli. La Daat intervient en relief, entre chaque Séphira en tant que validation des acquis et de relance vers la séphira suivante ; elle est donc la synthèse de l'intelligibilité déposée à chaque étape entre les Sephiroth et à l'instant du retour depuis Malkhout vers Kether.

Mise au point sur la Daat.
Daat, c'est la Connaissance elle-même, portant sur les Séphiroth la grâce de l'intelligibilité que l'esprit peut acquérir tout au long du parcours. Elle intervient à chaque passage, d'une Séphira à l'autre, comme l'influx nerveux entre les dendrites, réceptrice et convoyeuse de l'énergie dont elle assume l'intelligibilité. La Daat intervient donc 9 fois dans l'effusion de l'énergie d'une Séphira vers la suivante, dans l'ordre établi de l'Arbre, à quoi s'ajoute une 10è intervention terminale de synthèse lors du retour de Malkhout vers Kether. Il existe donc fonctionnellement 9 Daat possibles dans un cycle bien mené jusqu'à Malkhout et 1 Daat de synthèse globale, sur le retour sur la ligne Malkhout - Kether
Sur les représentations classiques de l'Arbre des Séphiroth où apparaît la Daat, il faut l'imaginer suspendue en relief, surplombant l'édifice, comme lieu de convergence inter-séphiroth et non comme une séphira proprement dit.
La Daat augmente à chaque passage d'une Séphira à l'autre. C'est-à-dire qu'à chaque étape, la compréhension que nous avons de la Connaissance s'accroît. À l'instant du retour vers Kether, elle convoie la totalité des intelligibilités acquises. La Couronne se voit dès lors auréolée des 9 Daat s'étant produites entre les Séphiroth à quoi s'ajoute la Daat de synthèse finale. Chaque Daat vient se fixer sur la Couronne et l'on obtient ainsi la représentation classique d'une tête sur laquelle brille une couronne sertie de 10 pointes où resplendissent 10 boules lumineuses, considérées comme les « perles de la sagesse ».
En fin de vie, si le cycle de l'existence n'a pas été brisé par un accident de parcours cassant l'édifice des Séphiroth, la Couronne auréolée des 10 Daat projette son énergie vers le haut et rejoint l'Ein-Sof. C'est alors qu'a lieu l'instant redoutable où le retour est confronté à l'origine.
La protéine enroulée en fin de cycle d'une existence pleinement réalisée est-elle conforme au programme initialement prévu par l'ADN informateur ?

Qu'en pensez-vous ?
À mon sens, c'est impossible, en raison même du dispositif vivant qui procède par des prises de copie de l'information et des transferts. Et à chaque transfert, il existe une possibilité d'altération, de perte, de modification… ou d'amélioration. C'est observable en microbiologie où l'ADN subit des transformations par les ARN de transfert. Les chromosomes dont le codage en quatre lettres d'Acides aminés est désormais bien connu en témoignent. Certains Acides aminés se déplacent lors des phases de transferts et modifient le codage initial. Il en résulte à la fin une protéine intégrant certes l'information initiale, mais dont la dotation ou l'ordre génétique a varié. Dès lors, notre Vie, notre existence — notre protéine, si je puis dire, arrivant en fin de parcours, s'enroulant sur elle-même, répond-elle pleinement à ce qui fut déposé tout au départ de son programme d'exécution ? Suis-je conforme en fin de vie à ce pourquoi je fus créé ?
Il s'agit moins d'observer une égalité entre l'information et sa réalisation que reconnaître une conformité approximative à la programmation : notre liberté participe de ce processus, elle ajoute, modifie, altère, améliore ou démantèle le projet initial. Notre liberté d'être, de penser, de nier, de saccager est totale ; cela aussi est prévu : cela aussi est intégré à la Daat et présenté devant l'Ein Sof à l'instant du Grand Retour. Meurtres, assassinats, violences, tout sang versé intègre la Daat. Mais aussi tout amour donné, toute cause défendue, toute parole et tout acte guérisseur rejoignent la Daat convoyée vers Kether. Toute réparation (Tikoun) est reçue. C'est de la Daat ainsi amendée que dépend l'état de la Couronne dont l'Ein-Sof a revêtu l'humanité. Reluisante ou noire, c'est nous qui choisissons. C'est nous qui réparons le vase brisé et qui restaurons l'écorce de l'arbre blessé.

Pour chaque personne, la Daat, enrichie de tout ce qu'elle a compris de la Vie, rejoint l'être Suprême en vue d'un quitus. Nous sommes tous « cernés » par cette couronne, chacun étant roi ou reine pour lui-même, porteur pour lui-même de sa couronne. Cette notion réaliste est particulièrement considérée dans la Kabbale, car en tant que discipline de l'Esprit, elle se fonde sur une expérience vécue. Pas de Kabbale sans expérience. Sans confrontation à la réalité. Il est nécessaire d'expérimenter la leçon et ne pas se contenter de l'écrire sur la tableau noir comme s'il s'agissait d'une formule mathématique certes élégante mais inapplicable.
La notion même de cycle — connue de toutes les Tradition — implique l'étape du retour. Donc à l'instant de notre retour vers la Source de la Rosée, vers le « Dispensateur de la Rosée », cette couronne que nous avons nourrie vient à son tour nourrir l'Ein-Sof.
L'Ein-Sof s'alimente du retour de la Daat qu'il absorbe, d'où l'accroissement de l'Ein-Sof, son expansion infinie, alimentée par les innombrables retours-augmentés dont il bénéficie. Nous sommes les pourvoyeurs de la nourriture de l'Absolu. Il reçoit tout ce que nos vies lui envoient. Aussi bien bonheurs que calamités. Notre liberté consiste dès lors à choisir soigneusement de quoi nous désirons alimenter nos Séphiroth, car ce sont elles qui alimenteront la Daat de retour. La véritable diététique du destin humain se joue dans l'assiette séphirotique… de nos actes, de nos décisions.
Ein Sof  a besoin de nous autant que nous de Lui. L'accroissement de notre Daat, personnelle et collective produit l'expansion de conscience, d'où l'expansion de l'Univers…


P.S.
On trouvera l'explication détaillée de la théorie séphirotique dans la trilogie des films Le Secret des Séphiroth (disponibles sur clé USB) qui contient 3 films :
La Table des Séphiroth
Séphiroth, Je est un Autre
Le Flux Séphirotique

Cette série de films a l'avantage de redresser la leçon des Séphiroths en s'appuyant sur les textes les plus solides et les sources mêmes à l'origine de la théorie. Pour une application pratique dans la vie.

Tous les articles du blog ici

Hommage à Dominique Aubier ici. 

Les personnes qui utilisent les enseignements de Dominique Aubier dans le cadre de leurs initiatives pédagogiques sont priées de bien vouloir citer correctement son œuvre.

1 commentaire:

François-Marie Michaut a dit…

Commentaire sur
" j'ai parlé de trois historiens de la kabbale : Gershom Scholem, Charles Mopsik, Adin Steinsaltz. J'ai abordé leurs œuvres en soulignant leur valeur. Ai-je été trop critique ?" Fin de citation

Ces auteurs sont obligatoirement limités par leur statut reconnu et médiatiquement vénérable d'historiens. L'histoire fait partie des sciences humaines et doit donc respecter la méthode scientifique. Et son idéologie implicite de rationalité matérialiste !
Ces brillants esprits se mettent en position d'observateurs aussi neutres que possible. Ils ne sont pas des praticiens de la kabbale, et ça change tout. Parce qu'ils ne peuvent pas avoir les mains dans le cambouis du réel.
suite dans un prochain commentaire...