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mercredi 4 octobre 2017

Le Président Macron et l'erreur de la "multipolarité".

Emmanuel Macron ou l'erreur du multipolaire.
Dans son discours aux Nations-Unies, le Président Macron a mis l'accent sur le dialogue multipolaire. La généreux accentuations lyrisme du président français a drainé les applaudissements de l'Assemblée. Devant tant d'humanisme, appelant à la solidarité internationale, on ne peut s'empêcher d'être ému.
Mais séduction et sentiments mis à part, le Président Macron a-t-il raison ?

1. La « multipolarité ».
Ce jour-là, j'étais justement en train d'installer des lampes dans ma maison. Conseillé par un électricien, j'ai fait bien attention de ne pas mélanger les fils, et de séparer le « neutre » de la « phase » et brancher la « terre ». Tout en revissant mes lampes « LEDs », j'écoutais le discours présidentiel en direct sur France-Info. Multipolaire, répétait-il inlassablement, il n'y a pas d'autre solution ni d'autre méthode.
Mais suffit-il d'avancer la main sur le cœur et d'entonner une aria pour que l'opéra produise son effet ? La partition de M. Macron est-elle écrite sur des critères stables, vérifiés, efficaces ? Est-elle réaliste ?

« Multipolaire » ? Mon installation électrique ne l'est pas : j'ai beau tirer autant de fils que je veux, je retrouve toujours la même « phase » ( + ) accompagnée de son partenaire dite « neutre » ( - ). Et ces deux fils rejoignent toujours le poste central des disjoncteurs, eux-même reliés à un disjoncteur central où parviennent les fils venant de l'extérieur, d'un générateur électrique situé quelque part dans la campagne. Il n'y a pas, à quelque niveau que je me situe, dans l'apport de l'énergie, de « multi » : l'électricité est toujours conduite selon le même principe du déplacement des électrons. Il n'y a de « multiple » que le nombre de pièces de la maison. Mais croire que chaque ampoule dans chaque pièce soit capable de conditionner et remettre en cause la distribution centrale, serait une sottise. L'ensemble des postes d'éclairage constituent bien la « multipolarité » mais l'énergie est une et centrale. Elle se délègue, se distribue, circule. Mais en aucun cas ne se divise.

La pensée de M. Macron procède d'une générosité mais surtout d'un conditionnement philosophique où l'on reconnaît ses maîtres à penser. Oui, chaque pays, chaque nation a droit au chapitre. Tout doit se discuter, tout doit se négocier. À cela servent les Nations-Unies. Mais qu'en est-il de la prise de décision ?

2. Autre exemple de différence entre la multipolarité et l'unicité.
C'est un exemple que donne Dominique Aubier dans son livre très remarquable La Synthèse des Sciences. Elle observe qu'il existe deux types de visions par les yeux. Et deux types bien différents d'yeux. D'une part, la vision unitaire dont disposent les vertébrés. D'autre part la vision en prismes multipolaires des insectes. L'œil humain a été fort bien étudié par les ophtalmologistes, sa capacité de perception repose sur une sensibilité aux photons dirigés, au travers de la pupille en direction du nerf optique qui draîne l'énergie lumineuse vers les zones cérébrales dévolues. La description médicale serait fastidieuse à exposer ici. On peut se reporter à l'ouvrage cité, ou, pour ceux qui s'intéressent à la vision, à une série d'ouvrages spécialisés décrivant le circuit exact des nerfs optiques, leur bifurcation en Droite et Gauche, et leur aboutissement aux deux zones visuelles spécialisées dans le cerveau. En tout cas, l'œil humain propose une vision en relief, fondée sur une dualité Gauche et Droite, croisée pour certaines fibres nerveuses, suivie d'une centralisation opérée par le cerveau qui réunit en une seule image ce qui lui arrive sous forme duelle au travers du chiasma optique.
(Les médecins lecteurs de ce Blog pourront compléter l'exposé par l'apport de leur compétence !)
Mais il existe une autre manière de voir le monde…

3. La vision insectoïde.
Elle aussi, elle a été bien étudiée par les entomologistes qui ont décortiqué l'œil de l'Insecte. Mouches, abeilles, drosophiles, moustiques ont été observés au microscope et leur œil a été parfaitement analysé. L'œil de la mouche par exemple est un édifice étonnant d'hexagones emboités les uns dans les autres, dont chacun fonctionne à lui tout seul comme un oeil. Chaque prisme est sensible au moindre mouvement. Cette sensibilité est d'autant exacerbée que le nombre de prismes est important. L'Insecte, dès lors, ne possède aucune vision unitaire de la réalité : elle lui apparaît comme un kaléidoscope éclaté en facettes dont il ne perçoit que la multiplicité brisée. La vision de l'Insecte est « multipolaire ». Je dirais même qu'elle n'a pas de pôle du tout mais uniquement des points de captations lumineux directement reliés au système musculaire, sans qu'aucun système neural ne centralise et ne rassemble la vision en une forme cohérente unitaire. Ce réseau de connections multipolaires reliant l'œil directement aux muscles donnent à l'Insecte une réactivité extrême que nous pouvons vérifier quand nous voulons attraper une mouche. Il n'y nulle pensée chez l'Insecte, mais une réactivité immédiate.

Chez l'Insecte, tout est éclaté et extérieur. Pas de cerveau (tout juste un ganglion nerveux). L'Insecte procède de la multiplicité : il incarne l'archétype de la prolifération entropique des formes vivantes se développant du côté Gauche de l'arbre évolutif. Une prolifération infinie, quantitative, inventive dans ses formes, générant des spécialisations à l'intérieur même des spécialisations. Il n'existe, chez l'Insecte, aucun motif de synthèse unitaire. Tout chez lui est « multi », « dehors », « expansif ».

Sur l'arbre évolutif des espèces, les mammifères se situent tout à l'opposé. Chez l'humain, tout se centralise dans un cerveau. L'Insecte appartient au secetur dit « hyponeurien » (le système nerveux est en-dessous du tube digestif). Les mammifères sont épineuriens (le système nerveux est au-dessus des organes digestifs). Cette distinction a été donnée par le professeur Lucen Cuénot dans sa grande étude sur l'évolution des espèces. Le critère est donc scientifiquement observé — ce n'est pas une opinion philosophique… La distinction est majeure, opérée par la Nature : il ne s'agit pas d'émettre un jugement, de dire que c'est ou mal. Un Insecte n'est ni bien ni mal. Une mouche n'est pas mauvaise en soi. Pas plus qu'une abeille. C'est juste qu'elle est gênante quand elle tombe dans ma soupe.
Les humains, nous sommes des « épineuriens ». Notre système nerveux est centralisé, et fonctionne essentiellement avec l'énergie que lui insuffle le Verbe. Les zones corticales interprètent l'information et lui donnent diverses expressions, à l'image de la maison éclairée par diverses ampoules, toutes reliées au même poste de commandement.

4. Chaque être a sa propre lumière, mais…

Croire que la « multiplicité des opinions » mène à une cohérence est une erreur. Toute opinion est respectable. Mais chacune d'elle n'éclaire que sa petite pièce, ignorant tout de ce qui se passe dans la pièce voisine et ne sachant rien de ce qui se joue en amont, là où l'énergie perce et insuffle sa vitalité. Demander aux petites lumières de se réunir pour, ensemble, éclairer le ciel est une vaine espérance : on peut en faire l'expérience, en regardant la voûte étoilée. L'immensité de la nuit n'est nullement éclairée par la multiplicité des étoiles, aussi nombreuses soient-elles. Même le reflet de la lune n'y suffit pas. Seule la lumière unique et centrale du soleil nous réchauffe et dégage notre vue. S'imaginer que la multiplicité, le multipolaire puisse restituer le message initial c'est croire à la reconstitution originelle du vase brisé. La Science commet la même erreur intellectuelle, dans sa démarche "multidisciplinaire". Le pensée multidisciplinaire devenant à son tour une science, se rajoutant aux autres, étoile parmi les étoiles, mais sans aucune efficacité synthétique.
Et pourtant…
Chaque peuple a sa lumière. Chaque Nation a sa particularité. Chaque individu a sa lumière qui lui est propre, personnelle, non échangeable et inaliénable. Chacun est à lui-même récepteur de lumière, chacun est unique et irremplaçable. Chacun est ainsi une luciole pour lui-même, éclairant sa vie par ses propres moyens… mais il existe une lumière, une autre lumière, au-dessus de nous qui projette sur nous son vouloir… et qui fait que nous sommes reliés à une source d'énergie unique se déléguant en nous.
Nous ne sommes pas « multipolaires » nous sommes sollides, spirituels, possédant un cerveau, deux hémisphères, un Qui-Sait et un Qui-fait. Avec une ère du langage, une conscience… Certes nous avons plein d'opinions (changeantes au gré des humeurs) mais nous ne sommes pas des Insectes à la vision prismatique et à l'esprit éclaté dans la dispersion.
Les Nations-Unies, n'en déplaise aux membres qui y siègent, ne fondent aucune unité : leurs principes sont faibles. Le Code qui les rassemble ne repose que sur la bonne volonté des uns et des autres et non sur des critères solides. Il s'agit d'une invention occidentale, siégeant au cœur de la métropole la plus occidentale qui soit, procédant d'une méthodologie typiquement occidentale…

5. Le Président Macron se trompe…
quand il s'imagine que la politique «multipolaire » puisse influer la marche du monde. L'idée même est fausse. Elle sort droit de ses lectures philosophiques (Bourdieu, Derrida, Baudrillard). Des penseurs qui ont largement percé des forages… dans le vide. Quant à sa méthode — convaincre par les bons sentiments de solidarité — elle est gentille, mais inefficace car non appuyée sur les lois du réel.
De plus, il lance son appel depuis la ville qui représente symboliquement l'apogée, le comble entropique de ce que la civilisation citadine peut produire, New York… La ville… un concept évolutif inventé par Caïn, après qu'il eût été bani suite au meurtre d'Abel. Il lance son appel et veut contrer le président Trump, sur le territoire même de M. Trump… C'est là que M. Macron se "trumpe" car il ignore la première règle de la diplomatie qui est de choisir le terrain favorable depuis lequel on s'exprime. Aucun torero ne commet cette erreur quand il est dans l'arène face au taureau… Choisir son terrain…

6. J'encourage M. Macron à lire (ou relire) Don Quichotte.
Il existe en effet, dans le roman de Cervantès, une scène qui relate parfaitement cette divergence conceptuelle entre les perceptions de la réalité. C'est au chapitre où Don Quichotte rencontre un puissant adversaire, monté sur un immense cheval : le Chevalier des Miroirs. Don Quichotte possède un verbe unique, un projet clair fondé sur une éthique, une morale, mais surtout sur une Connaissance des lois de la Vie. Le Chevalier des Miroirs, quant à lui, n'est autre que le bachelier Samson Carasco (cara de asco = tête horrible) déguisé en chevalier — c'est un imposteur — portant sur lui une armure composée d'une multitude de petits miroirs scintillants. Il représente, par son habit, la multipolarité de sa formation intellectuelle, faite d'érudition conventionnelle et de savoirs accumulés, de jugements et d'opinions. Qui des deux l'emportera ? Il ne fait pas de doute que la politique de Don Quichotte ne s'embarasse pas de l'opinion multipolaire. Il a sa vision, sa perception immédiate des signes. Don Quichotte lit à livre ouvert dans les manigances. Il domine les turpitudes d'un regard immédiat et comme indifférent, n'ayant pas à analyser mais seulement à conclure. Son intervention consiste régulièrement à rétablir le droit et le bien. Il ne réunit pas d'assemblée pour s'inquiéter de l'avis des uns ou des autres. Il n'a qu'une exigence : que l'on se soumette à Dulcinea del Toboso, autrement dit, la douce lumière du Tob + Sod (en hébreu Tob = bon et Sod = secret), donc la douce lumière du bon secret. En référence assez claire au livre du Kabbaliste Moïse Cordovero « La Douce Lumière » (Or né érab). Cette douce lumière n'est pas négociable. Tant pis si l'esprit démocratique en prend un coup… l'esprit démocratique étant essentiellement composé de la multitude des petits miroirs aux petites humeurs, colères et opinions. Que diable ! Monsieur Macron, allons en marche vers une politique… quichottienne ne craignant pas d'affirmer la suprématie de Dulcinée du Toboso ! Se brancher sur le bon secret. Et où se trouve la source du bon secret ? Où se trouve la source du verbe disant la Vérité ?

Trouver la source du Verbe
Il s'agirait donc pour le Président Macron de rechercher le lieu central où l'énergie cosmique pénètre la planète et lui insuffle les messages. De trouver l'endroit où le Verbe descend sur terre, pour ensuite se déléguer partout sur la planète. Ce lieu unique et principal de la captation du Verbe, ce n'est pas New-York. Une pincée de Connaissance initiatique (et un verre de vin de la Mancha) lui permettrait de savoir que ce lieu, c'est Jérusalem… C'est là que M. Macron devrait se rendre en priorité et lancer un grand appel à l'humanité, comme l'a fait, en son temps le Président égyptien Sadate. Un message universel de paix, lancé depuis Jérusalem… en réaffirmant le rôle et le statut unique de cette ville, lieu de captation du verbe divin. Le Président Macron sait-il quel est le rôle que la France doit jouer ? Je suis prêt à jouer les ambassadeurs du Quichotte pour le lui expliquer.

— La mission de la France
— Le statut de Jérusalem
— Le Code des archétypes

4 commentaires:

François-Marie Michaut a dit…

Il est une croyance très répandue. Sur le modèle confortable du : l'union fait la force, nous sommes persuadés que ce qui est vérifié en matière militaire ou... militante est applicable à tous les domaines.
Il s'est trouvé que j'ai participé à la naissance d'une société savante pour donner droit d'existence scientifique à une discipline médicale méconnue.
J'ai pu constater que rassembler des dizaines de personnes travaillant dans la même direction, souvent avec talent, ne produisait absolument aucune connaissance nouvelle. Mettez ensemble deux cent cerveaux de qualité, il n'en sort rien.
Vous doutez de cela ? Lisez donc un ouvrage collectif, vous n'aurez qu'un assemblage de textes disparates ne s'apportant mutuellement rien les uns aux autres.
La médecine a succombé à cette chimère. L'interdisciplinarité, séduisante sur le papier, s'est révélée stérile dans les pratiques.

Diafoirus a dit…

Depuis un siècle,la médecine ayant de plus en plus de moyens d'investigation et de traitement a éclaté en spécialités, et même en sous-spécialités ( chirurgie cardiaque des enfants). A chaque discipline, sa "polarité" propre, ses sociétés savantes, son enseignement.
En 2017, la technoscience médicale est souvent comprise comme un simple empilement de toutes les spécialités. Sauf que c'est faux : un homme malade - ou pas - est autre chose et bien plus que la somme de ses organes. Une seule "polarité" y existe : l'humain. A la condition, je pense évidente pour les lecteurs de ce blog, de ne pas limiter l'humain à la seule matière.
La terre elle-même n'a qu'un pôle magnétique. Lui même le pôle sud d'un immense aimant nous servant de bouclier contre les radiations cosmiques, et donc permettant que la vie soit...

Anonyme a dit…

Pas d'accord, Diafoirus
La seule polarité planétaire 2017, c'est pas l'humain, c'est le désir de consommation sans limite. Plus que jamais le Veau d'Or; Moïse, qu'est-ce que tu fous ?

Anonyme a dit…

pour vous féliciter au sujet de votre article sur les fondements politiques erronés lorsqu'ils sont basés sur la multipolarité.
C'est remarquable et d'une très grande importance.